Cette décision s’inscrit dans la continuité d’une décision précédente (CNDA 30 avril 2021 M. B n° 19050187 C+) ayant protégé sur le fondement de la protection subsidiaire liée à l’existence d’un conflit armé un ressortissant éthiopien d’ethnie amhara, en provenance du Tigré, au vu de la situation sécuritaire fortement dégradée dans la région Tigré depuis l’offensive du 4 novembre 2020 opposant le gouvernement fédéral, dirigé par le Premier ministre Abiy Ahmed, et les rebelles tigréens, incarnés par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et les Forces de défense du Tigré (TDF). Saisie par une ressortissante éthiopienne originaire du Tigré, et d’ethnie tigréenne, ayant quitté son pays avant les bouleversements politiques de 2018, la Cour a considéré – au regard des sources publiques consultées faisant état de multiples arrestations et exactions ciblées à l’encontre de membres de cette ethnie – que son appartenance à l’ethnie tigréenne, sa provenance de la zone de conflit, de même que son accent tigréen lorsqu’elle s’exprime en amharique, étaient de nature à l’exposer actuellement à des persécutions en raison des opinions politiques qui pourraient lui être imputées par les autorités en faveur des rebelles tigréens. La requérante se voit reconnaitre en conséquence la qualité de réfugiée (CNDA 3 décembre 2021 Mme D. n° 17051846 C).