Recueilli par une famille d’appartenance clanique Hawiye, l’intéressé ignore son appartenance clanique de naissance. Après le décès de son père adoptif, militaire de carrière, il a rompu tout lien avec sa mère adoptive, celle-ci lui ayant révélé qu’il était adopté et lui ayant demandé de rejoindre les rangs de l’armée à son tour. Devenu couturier, il a pu épouser une femme membre du clan Abgal, en cachant son passé familial à sa belle-famille. Menacé de mort par son beau-frère, après que ce dernier a appris qu’il était orphelin, il a dû se cacher puis fuir le pays tandis que son épouse et leurs deux enfants s’exilaient au Kenya, son épouse ne souhaitant ni divorcer ni se voir obligée par ses proches d’épouser un autre homme. La Cour a jugé convaincantes les explications de l’intéressé quant aux « conséquences néfastes pour un enfant abandonné à la naissance d’une socialisation hors de tout clan, en raison de l’importance centrale que revêtent les structures claniques au sein de la société somalienne. » et jugé vraisemblable qu’il fasse l’objet de représailles du fait « de sa situation d’orphelin de naissance sans rattachement clanique établi » de la part des membres de sa belle-famille, qu’il a trompés pour se voir accorder une des leurs en mariage, sans pouvoir utilement se prévaloir de la protection des autorités somaliennes (CNDA 20 mars 2019 M. Y. n° 17044999 C).